Refrain
Et puisqu'il faut que rien ne s' perde
Dans la nature (bis)
Où tout est bon (bis)
Amis, pressons la pompe à merde,
Le jour paraît à l'horizon.
UNE VOIX
Faites avancer la première voiture,
Vérifiez les manomètres,
Renversez la vapeur:
En avant, tout doucement.
BRUITS
mouvements divers ...
Pompons la
merde, et pompons-là gaiement
En envoyant fair' foutr' ceux qui n'sont pas contents !
Pompons la merde, et pompons-là gaiement
En envoyant fair' foutr' ceux qui n'sont pas contents !
UNE VOIX
Arrêtez les batteries: un homme est tombé dans la fosse !
Soupe à
l'oignon, bouillon démocratique,
Perdreaux truffés du faubourg Saint-Germain:
Vous serez tous, c'est une loi physique,
Bouffés un jour, chiés le lendemain.
Fille de roi,
de ta beauté si fière,
Tu dois chier, ainsi Dieu l'a voulu,
Ton cul royal, comme un cul prolétaire,
A la nature doit payer son tribut.
Humble ouvrier,
ta modeste cuisine
Te fait du riche envier les festins;
Console-toi, les produits qu'il rumine
Ne se vendront pas plus cher que les tiens.
Puissants du jour qui bouchez vos narines,
Quand nous pompons le fruit de vos excès,
Si nous cessions de vider vos latrines,
Que sentiraient vos splendides palais ?
O vanité
des parfums de ce monde,
Roses, jasmins, qu'êtes-vous devenus ?
Vous embaumiez à cent lieues à la ronde,
La merde passe, et vous ne sentez plus!
Nous voudrions
bien que le canon tonne,
Et proclamant la patrie en danger,
Nous saurions tous, en vrais fils de Bellone,
Mieux que Cambronne, emmerder l'étranger
Dieu, pour
nos sens, créa les fraîches roses,
Le papillon aux brillantes couleurs,
Les gais refrains pour les esprits moroses,
Et pour nos culs, il fit les vidangeurs !